La convergence de deux ou plusieurs canaux à l’intérieur d’une racine peut conduire à la formation d’un espace canalaire plus ou moins allongé appelé isthme. Cet isthme peut s’étendre non seulement en largeur et adopter une forme enrubannée mais aussi en profondeur jusqu’au tiers médian voir même jusqu’à l’apex. Après avoir ouvert la dent et en observant le fond de la chambre pulpaire, cet isthme localisé sur le plancher pulpaire et vu du dessus, évoque la forme d’une lettre “C”. Il en existe trois variations possibles: les trois canaux se rejoignent et forment un C, deux canaux se rejoignent et le troisième reste indépendant, les trois canaux sont distincts mais à l’intérieur du C. (Seo et Park, 2004). Cette variation anatomique surtout présente au niveau des secondes molaires mandibulaires est plutôt rare, elle se retrouve dans 2,7%-7% des cas chez le caucasien. Son incidence peut toutefois atteindre 13% au niveau des populations asiatiques (Chinois, Coréens Indiens). Une fois identifiée ou à tout le moins fortement suspectée cette configuration canalaire devrait inciter à la prudence lors du parage car l’espace canalaire présente presqu’invariablement une zone de paroi dentinaire mince, région dans laquelle les limes de gros calibre ou à forte conicité peuvent entrainer une perforation iatrogénique. Un temps de travail à la chaise beaucoup plus long est autre facteur à prévoir en présence d’un canal en “C”, car il sera indispensable pour le débridement beaucoup plus complexe à réaliser.
La technologie du micro CT utilisée in vitro a permis de reconstituer des images en 3 dimensions de l’intérieur d’une dent. La vidéo de trente seconde ci-jointe provenant du site “The root canal anatomy project” blog a été produite par le laboratoire du Département d’Endodontie de la faculté dentaire Ribeiaro Preto à l’Université de Sau Paulo et nous montre en rouge l’endodonte d’une seconde molaire mandibulaire présentant cette particularité. Ces images 3D illustrent bien le niveau de complexité auquel le praticien sera confronté durant l’intervention et cela tant au niveau de la préparation de la cavité d’accès qu’aux niveaux du débridement qu’à ceux de la mise en forme et de l’obturation.
Une multitudes de recherches effectuées depuis des dizaines d’années ont su mettre en évidence qu’un traitement de canal incomplet et qu’une désinfection canalaire insuffisante sont les facteurs clefs qui influencent à la baisse le pronostic d’un traitement endodontique.
L’expérience clinique acquise, vouloir bien faire en planifiant suffisamment de temps de travail à la chaise et opérer sous fort grossissement optique représentent des conditions indispensables au succès d’une telle entreprise.
Un nouveau paradigme important dans le monde du traitement de canal vient de voir le jour, il s’agit d’une lime endodontique qui “sable” et débride les parois de l’endodonte tout en s’adaptant à la forme du canal. Cette lime est vendue sous la marque de commerce SAF system (Self Adjusting File). Le canal en C représente, à mon sens, une situation clinique qui se prêterait volontier à l’emploi de cet instrument révolutionnaire. Cliquez sur la vidéo promotionnelle suivante pour la lime en action: http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=b6a8RPy1CPU
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